Biographie
Née à Montréal, Martine Audet est l’auteure d’une douzaine de recueils de poésie, de quelques livres d'artistes et de deux albums pour enfants. Finaliste à de nombreux prix, elle a reçu le prix Estuaire, le prix Alain-Grandbois, le Grand prix Québecor (ex-aequo) du Festival international de la poésie de Trois-Rivières et le prix poésie 2020 du Gouverneur général. Elle participe régulièrement à des événements littéraires et artistiques au Québec et ailleurs et certains de ses poèmes ont été traduits en allemand, en anglais, en catalan, en espagnol et en italien. Elle lie parfois la peinture et la photographie à son travail d’écriture et a illustré L’oiseau, le vieux-port et le charpentier du regretté poète Michel Van Schendel. Son plus récent recueil, Des formes utiles, est paru en 2023 aux Éditions du Noroît.
Entrevue
Lorsqu’une enseignante, au secondaire, a lu en classe des poèmes d’Émile Nelligan, d’Anne Hébert et d’Hector de Saint-Denys Garneau, j’ai eu un véritable choc. Il m’a semblé soudain qu’un langage existait pour moi. Je suis ensuite allée régulièrement fouiner dans les sections poésie de la bibliothèque de l’école et de celle du quartier. J’ai longtemps su par cœur « La romance du vin » de Nelligan.
J’ai écrit un peu à l’adolescence, mais c’est au début de la trentaine que j’ai vraiment commencé à écrire des poèmes. D’abord, quelques poèmes publiés dans un collectif, grâce au prix Alphonse-Piché, puis quelques autres dans une revue et finalement un premier livre est paru en 1996. J’avais 35 ans. Est-ce que cela fait de moi une poète? Je ne sais pas! L’important est le geste, est de tendre vers le poème.
En écrivant un poème, je travaille, entre mots et silences, entre liens et ruptures, une parole qui écoute, qui questionne, une parole soucieuse devant la beauté comme devant le terrible du monde. C’est un acte de liberté et d’attention, un mouvement d’ouverture à ce que l’on ne connaît pas, à ce que l’on ne comprend pas. Je crois que les poètes participent à regarder autrement le monde et notre rapport à celui-ci.
Pour le poème extrait de Que ferais-je du jour, un recueil écrit pour une collection de poésie dédiée aux adolescent·es, je pensais à ces moments rares, et pourtant si nécessaires, où, loin de l’agitation, on peut observer et tenter de saisir ce qui est en soi et ce qui s’y déploie.
Le poème « Anneaux de cendre » de Pizarnik sans doute un poème que j’ai eu l’occasion de lire en public, il y a quelques temps, et qui continue de résonner en moi.